De la Cité-État à la démocratie
Les premières Cités-États en Basse Mésopotamie
À la fin du quatrième millénaire avant notre ère, en Basse Mésopotamie, le pays de Sumer, les habitants passèrent du gros village à la ville. Celle-ci s’organisa peu à peu, sur un territoire donné, en une puissante et vénérable cité-état. Elle était incarnée par un souverain et dirigée non plus seulement par une famille ou un clan, comme dans la société agricole, mais par une élite religieuse, politique et militaire.
Les autorités centrales percevaient des taxes et des tributs pour construire et entretenir les prestigieux bâtiments publics. De ce fait, artisanat et commerce se développèrent, ainsi que les premiers éléments des sciences et des arts. De nombreuses cités-états se développèrent, Eridu, Ur, Larsa, Lagash, Nippur, Kish, Sippar. Chacune avait son dieu tutélaire, mais acceptait dans ses temples tous les autres dieux. L’intolérance religieuse et le racisme n’étaient pas de règle en ces temps antiques.
A la fin du quatrième millénaire avant J.-C., la ville d’Uruk (environ 100 ha), prit un grand essor, à une époque où de nombreux peuples vivaient encore dans des grottes et des huttes. Elle devint alors la plus importante de Mésopotamie. Grand centre religieux mais aussi commercial, elle développa ses relations avec les pays voisins et étendit son l’influence jusqu’à la Méditerranée et au plateau iranien.
Vers 3300 avant J.-C ;et sur des tablettes d’argile provenant d’Uruk, ville riche et prospère, que l’on trouva les premières traces d’écriture cunéiforme,. Les tablettes parlaient de transactions commerciales. Uruk, Terre où souffle l’esprit .
Avec l’invention de l’écriture, une nouvelle ère commença. Au seuil de l’histoire, premiers récits, première épopée, celle du roi d’Uruk, Gilgamesh. L’écriture était un lien, un flambeau qui éclairait et illuminait le monde.
Les premiers codes, dans les grands empires
Des codes de lois furent rédigés en sumérien pour gérer la société sumérienne, comme ceux d‘Ur-Nammu, roi de la Troisième dynastie d’Ur (2112-2094 av. J.-C.) et de Lipit-Ishtar, le roi d’Isin (vers 1930 av. J.-C.).
Le code d’Ur-Nammu, roi d’un empire riche et puissant, contenait 37 articles. Il rétablissait l’ordre et la prospérité dans le Pays, en bannissait la malédiction, la violence et les conflits. Il protégeait le pauvre, la veuve et l’orphelin contre l’avidité des puissants, punissait d’une amende sévère les crimes et les délits. Il préfigurait le code de Hammourabi.
Vers 1792 avant J.-C., Hammourabi, roi de Babylone, hérita d’un modeste royaume. Il conquit les cités, Uruk, Isin, et vingt-quatre villes, il unifia le Pays sous son sceptre ; il développa Babylone qui devint un centre politique, religieux, culturel important. Il bâtit un empire qui prit un aspect plus juridique.
Hammourabi promulgua un code de grande ampleur, écrit en akkadien sur une stèle de basalte et introduisit de profondes réformes.
Une copie de cette stèle, qui mesure 2,25 mètres se trouve aujourd’hui au musée du Louvre à Paris.
Le roi déclare dans son prologue que les dieux l’ont désigné « pour proclamer le droit dans le Pays, pour éliminer le mauvais et le pervers, pour que le fort n’opprime pas le faible, pour paraître sur les populations comme le Soleil et illuminer le Pays. »
Le code, fondé sur la justice, brosse un tableau de la société ; il contient 282 lois concernant la vie sociale et individuelle : transactions commerciales, travail, propriété, agriculture, salaires, famille, châtiments.
Hammurabi établit la légalité dans la cité ; il ne méprise pas la voix des êtres faibles, il protége les opprimés, les pauvres, les femmes, les veuves, les orphelins contre la misère, les sévices, l’abandon. Il manifeste un souci d’équité individuelle.
Comme le dit le code, l’opprimé est invité à lire ou à se faire lire la stèle « pour qu’il voie son cas et que son cœur se dilate. » Les futurs souverains sont priés d’observer ces lois.
Des codes de lois furent rédigés en sumérien pour gérer la société sumérienne, comme ceux d‘Ur-Nammu, roi de la Troisième dynastie d’Ur (2112-2094 av. J.-C.) et de Lipit-Ishtar, le roi d’Isin (vers 1930 av. J.-C.).
Le code d’Ur-Nammu, roi d’un empire riche et puissant, contenait 37 articles. Il rétablissait l’ordre et la prospérité dans le Pays, en bannissait la malédiction, la violence et les conflits. Il protégeait le pauvre, la veuve et l’orphelin contre l’avidité des puissants, punissait d’une amende sévère les crimes et les délits. Il préfigurait le code de Hammourabi.
Vers 1792 avant J.-C., Hammourabi, roi de Babylone, hérita d’un modeste royaume. Il conquit les cités, Uruk, Isin, et vingt-quatre villes, il unifia le Pays sous son sceptre ; il développa Babylone qui devint un centre politique, religieux, culturel important. Il bâtit un empire qui prit un aspect plus juridique.
Hammourabi promulgua un code de grande ampleur, écrit en akkadien sur une stèle de basalte et introduisit de profondes réformes.
Une copie de cette stèle, qui mesure 2,25 mètres se trouve aujourd’hui au musée du Louvre à Paris.
Le roi déclare dans son prologue que les dieux l’ont désigné « pour proclamer le droit dans le Pays, pour éliminer le mauvais et le pervers, pour que le fort n’opprime pas le faible, pour paraître sur les populations comme le Soleil et illuminer le Pays. »
Le code, fondé sur la justice, brosse un tableau de la société ; il contient 282 lois concernant la vie sociale et individuelle : transactions commerciales, travail, propriété, agriculture, salaires, famille, châtiments.
Hammurabi établit la légalité dans la cité ; il ne méprise pas la voix des êtres faibles, il protége les opprimés, les pauvres, les femmes, les veuves, les orphelins contre la misère, les sévices, l’abandon. Il manifeste un souci d’équité individuelle.
Comme le dit le code, l’opprimé est invité à lire ou à se faire lire la stèle « pour qu’il voie son cas et que son cœur se dilate. » Les futurs souverains sont priés d’observer ces lois.
Hammurabi conclut dans l’épilogue :
« J’ai serré sur mon sein les gens du pays de Sumer et d’Accad. Grâce à ma Protectrice, ils ont prospéré ; je n’ai cessé de les gouverner dans la paix. Grâce à ma sagesse, je les ai abrités. » (Épilogue)
Je m’interroge : y a-t-il aujourd’hui beaucoup de chefs d’État en Orient qui peuvent tenir ces propos à leurs peuples ?
La démocratie à Athènes
Ce code inspira l’Orient ancien, la Grèce, Rome, l’Occident.
Certes, Hammourabi, grâce à son code, avait amélioré la gestion politique et civile de la société. Cependant le pouvoir restait aux mains d’un monarque. En Grèce, une nouvelle étape fut franchie. La démocratie, gouvernement du peuple, naquit au cinquième siècle avant notre ère, au milieu de crises et de luttes.
Clisthène (508-462 av. J.-C .) en posa les bases en 508. Il renversa les aristocrates, fit des réformes politiques, divisa en dèmes le territoire de l’Attique, y compris Athènes. Les décisions politiques, l’élaboration des lois furent prises désormais au vote majoritaire des citoyens mâles, tous égaux.
Le stratège Périclès (v. 495-429 av. J.-C.) avait une haute conception de la démocratie ; après 461, il fut l’auteur de grandes réformes. Le peuple était souverain, mais ne représentait qu’une classe sociale. Hélas, les femmes, les métèques, étrangers domiciliés en Grèce, les esclaves, jouissaient des droits civiques, mais non politiques et ne votaient pas.
Après la mort de Périclès, Aristote et Platon assistèrent au déclin démocratique. Pour ces penseurs, la cité juste était la République, que gouvernait le philosophe éclairé par son savoir. Mais les volontés de puissance et de jouissance brisaient la communauté. L’individualisme, le chacun pour soi dominaient et déformaient l’idéal de la démocratie qui tournait en médiocratie. Ces facteurs aboutissaient au déclin des institutions et des mœurs.
La Révolution française
Si l’on franchit les siècles, l’on arrive à la Renaissance, qui voulut promouvoir politiquement le peuple.
La Révolution française amena une nouvelle étape dans la formation de l’idée démocratique. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, adoptée en 1789, s’inspira des doctrines des philosophes du XVIIIeme siècle, Montesquieu (1689-1755), Diderot (1713-1784), Voltaire (1694-1778), Rousseau (1712-1778 et affirme des principes à portée universelle.
Cette déclaration comportait un préambule de dix-sept articles qui énonçaient les « droits naturels et imprescriptibles de l’homme » : liberté d’opinion, d’expression, propriété, égalité devant la loi. Elle énonçait aussi les droits de la nation : souveraineté nationale, séparation des pouvoirs, législatif, exécutif judiciaire. Citons quelques articles majeurs.
Article I
Les hommes naissent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
Article XI
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.
Cette Déclaration brossait l’idéal d’une société démocratique.
Entre les principes de 1789 et leur application, la pratique fut parfois défaillante.
Aujourd’hui
Les vieux Mésopotamiens avaient organisé la vie de la cité et de l’empire, pour que les habitants vivent mieux et connaissent la prospérité et la paix.
Aujourd’hui, les Irakiens souhaitent vivre sous un régime démocratique et fédéral. Droit de vote et le choix des citoyens doivent être respectés.
Les citoyens, dans un régime démocratique, ont des droits mais aussi des devoirs : respect de l’État, de sa Constitution et de ses institutions. Règlement des conflits par le dialogue et non par la guerre. Tout n’est pas permis et l’intérêt général doit l’emporter sur les intérêts particuliers. La démocratie est une philosophie, un mode de vie et de pensée, une forme de gouvernement. Elle implique une éducation civique, un respect des lois.
La démocratie ressemble à une fleur fragile, vite fanée si l’on n’y prend garde. Elle doit respecter tous les peuples : Arabes, Kurdes, Turkmènes et le peuple connu sous le nom de Chaldéens,Assyriens, Suryans. Aucun de ces peuples ne doit s’estimer supérieur aux autres. Leur diversité culturelle et linguistique doit être considérée comme une richesse nationale. De même, les diverses religions implantées sur le sol mésopotamien depuis des siècles ou des millénaires, doivent être respectées, protégées, les fidèles exerçant librement leur foi.
Les Irakiens placent dans un État démocratique et fédéral leur espérance de paix, de sécurité et de vie meilleure. Ceci est mon grand souhait pour tous les fils du Pays du Tigre et de l’Euphrate.
Erbil-19-20 octobre 2005
Certes, Hammourabi, grâce à son code, avait amélioré la gestion politique et civile de la société. Cependant le pouvoir restait aux mains d’un monarque. En Grèce, une nouvelle étape fut franchie. La démocratie, gouvernement du peuple, naquit au cinquième siècle avant notre ère, au milieu de crises et de luttes.
Clisthène (508-462 av. J.-C .) en posa les bases en 508. Il renversa les aristocrates, fit des réformes politiques, divisa en dèmes le territoire de l’Attique, y compris Athènes. Les décisions politiques, l’élaboration des lois furent prises désormais au vote majoritaire des citoyens mâles, tous égaux.
Le stratège Périclès (v. 495-429 av. J.-C.) avait une haute conception de la démocratie ; après 461, il fut l’auteur de grandes réformes. Le peuple était souverain, mais ne représentait qu’une classe sociale. Hélas, les femmes, les métèques, étrangers domiciliés en Grèce, les esclaves, jouissaient des droits civiques, mais non politiques et ne votaient pas.
Après la mort de Périclès, Aristote et Platon assistèrent au déclin démocratique. Pour ces penseurs, la cité juste était la République, que gouvernait le philosophe éclairé par son savoir. Mais les volontés de puissance et de jouissance brisaient la communauté. L’individualisme, le chacun pour soi dominaient et déformaient l’idéal de la démocratie qui tournait en médiocratie. Ces facteurs aboutissaient au déclin des institutions et des mœurs.
La Révolution française
Si l’on franchit les siècles, l’on arrive à la Renaissance, qui voulut promouvoir politiquement le peuple.
La Révolution française amena une nouvelle étape dans la formation de l’idée démocratique. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, adoptée en 1789, s’inspira des doctrines des philosophes du XVIIIeme siècle, Montesquieu (1689-1755), Diderot (1713-1784), Voltaire (1694-1778), Rousseau (1712-1778 et affirme des principes à portée universelle.
Cette déclaration comportait un préambule de dix-sept articles qui énonçaient les « droits naturels et imprescriptibles de l’homme » : liberté d’opinion, d’expression, propriété, égalité devant la loi. Elle énonçait aussi les droits de la nation : souveraineté nationale, séparation des pouvoirs, législatif, exécutif judiciaire. Citons quelques articles majeurs.
Article I
Les hommes naissent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
Article XI
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.
Cette Déclaration brossait l’idéal d’une société démocratique.
Entre les principes de 1789 et leur application, la pratique fut parfois défaillante.
Aujourd’hui
Les vieux Mésopotamiens avaient organisé la vie de la cité et de l’empire, pour que les habitants vivent mieux et connaissent la prospérité et la paix.
Aujourd’hui, les Irakiens souhaitent vivre sous un régime démocratique et fédéral. Droit de vote et le choix des citoyens doivent être respectés.
Les citoyens, dans un régime démocratique, ont des droits mais aussi des devoirs : respect de l’État, de sa Constitution et de ses institutions. Règlement des conflits par le dialogue et non par la guerre. Tout n’est pas permis et l’intérêt général doit l’emporter sur les intérêts particuliers. La démocratie est une philosophie, un mode de vie et de pensée, une forme de gouvernement. Elle implique une éducation civique, un respect des lois.
La démocratie ressemble à une fleur fragile, vite fanée si l’on n’y prend garde. Elle doit respecter tous les peuples : Arabes, Kurdes, Turkmènes et le peuple connu sous le nom de Chaldéens,Assyriens, Suryans. Aucun de ces peuples ne doit s’estimer supérieur aux autres. Leur diversité culturelle et linguistique doit être considérée comme une richesse nationale. De même, les diverses religions implantées sur le sol mésopotamien depuis des siècles ou des millénaires, doivent être respectées, protégées, les fidèles exerçant librement leur foi.
Les Irakiens placent dans un État démocratique et fédéral leur espérance de paix, de sécurité et de vie meilleure. Ceci est mon grand souhait pour tous les fils du Pays du Tigre et de l’Euphrate.
Erbil-19-20 octobre 2005