C. 799.1925.VII
Communiqué au Conseil
11/47909/25888
Genève, le 11 décembre
1925
Frontière entre la Turquie et l’Irak
Note d’un prêtre
catholique chaldéen, transmise par l’Union Catholique d’Etudes Internationales
Le rapport suivant, qui figure dans la liste des communications reçues
d’organisations internationales non officielles, de l’Abbé Paul BEDAR, prêtre
chaldéen de Zakho, est communiqué au Conseil à titre d’information, sur la
demande du délégué britannique.
***
Rapport sur la récente
déportation par les Turcs des chrétiens assyro-chaldéens du pays de Zakho
Il s’agit des chrétiens (une vingtaine de villages) de la région de
GOYANE, du district de Zakho. Cette région est précisément la zone contestée
entre les Turcs et les Anglais et se trouve comme à cheval sur la frontière
actuelle turco-irakienne. Depuis l’an passé, les troupes ottomanes destinées à
l’envahissement de l’Irak campaient dans le voisinage. Tout à coup, au mois de
septembre, (1925), ses troupes se mettent en mouvement, coupent les villages
chrétiens, les cernent et en déportent en masse les habitants vers l’Anatolie.
Quelques journaux européens rapportèrent le fait dubitativement ; les
Turcs le nièrent même formellement avec une impudence qui déroute.
Mais la
presse anglaise, bien informée, relata l’événement avec exactitude. Nous
attendions la confirmation ou le démenti de la nouvelle, de sources indigènes,
et voila qu’arrivent de Zakho même deux lettres qui confirment pleinement le
désastre et le racontent dans sa brutale réalité. Voici les principaux passages
de ces deux missives.
C’est un parent et un ami qui m’écrit. Dans la première lettre, en date
du 26 septembre 1925, il me dit : « Mon cher abbé, je ne sais si
à Paris, vous avez eu vent de la catastrophe qui est survenue à nos populations
chrétiennes de la montagne. Voici les faits. Au mois de juin dernier, le
commandant turc des troupes de la Goyanie a fait arrêter le prêtre chaldéen du
village de Merga, l’abbé Benjamin, et l’a envoyé chargé de fers à Gésirah. En
cours de route, on déchira les habits au pauvre prêtre, et on lui arracha la
barbe. De Gésirah, on le dirigea sur Mardin. Nous apprîmes qu’il mourait de
faim ; les Turcs ne lui donnent rien à manger et il est réduit à tendre la
main à tout passant pour recevoir quelques miettes de pain. À la dernière
heure, nous avons appris que l’infortuné abbé Benjamin était traîné tant bien
que mal à Diarbékir et jeté dans un affreux cachot dans cette dernière ville.
S’il est encore vivant à l’heure présente, je ne saurais le dire. Le commandant
turc représenta à nos chrétiens que le cas du prêtre déporté était un cas
politique et qu’eux-mêmes n’avaient rien à craindre.
Enfin les Turcs firent
tant par leurs promesses et leurs protestations de fidélité et de loyauté
qu’ils réussirent à endormir les malheureux Chaldéens. Tout à coup, il y a
quelques jours, les troupes kémalistes se répandirent dans la région,
enveloppèrent nos villages chrétiens de la montagne et les déportèrent en masse
jusqu’au dernier habitant. Le tumulte fut à son comble, les cris des enfants et
des femmes montaient au ciel. La plupart furent emmenés en chemise de nuit. Un
certain nombre d’enfants tombèrent morts de frayeur et écrasés. Les pleurs des
bambins étaient déchirants, appelant dans l’obscurité leurs parents .Enfin les
villages furent fouillés et entièrement dépeuplés. Il va sans dire qu’avec les
personnes, les Turcs emportèrent aussi tous leurs biens ; bétail, effets,
denrées etc…laissant les demeures complètement saccagées. Ils traînaient aussi
plus de huit mille chrétiens.
Mais comme la région est très montagneuse et
entièrement boisée, vous le savez mieux que moi, beaucoup de ces déportés
échappèrent à l’ennemi et se sauvèrent chez nous à Zakho, ville irakienne.
D’autres firent leur évasion lors de la deuxième ou troisième étape ; mais
ils arrivaient dans un dénuement et un état d’épuisement pitoyable, certains
d’entre eux presque nus, d’autres n’ayant rien mangé depuis deux ou trois
jours. À l’heure où je vous écris, un quart presque de nos Chaldéens déportés
s’est évadé en cours de déportation et a gagné Zakho. Ces rescapés disent que
la condition des captifs est navrante. Je vous écrirai incessamment à mesure
que d’autres évadés nous arriveront. Priez, mon Révérend Père pour ces pauvres
sinistrés. Les nouvelles des déportés et la vue des rescapés nous fendent le
cœur. Rien de plus triste. »
Enfin, quelques jours après, je recevais la seconde lettre datée du 21
octobre et complétant la première. Mon parent m’y dit : « Tout ce que
je vous ai écrit dans ma première lettre, concernant la déportation des
Assyro-Chaldéens de la montagne Goyane, est exact et littéralement vrai. Je
vous ai rapporté le fait très sommairement ; voici maintenant plus de détails,
et sur la condition de ceux qui se sont évadés et sur la situation lamentable
de ceux qui sont restés aux mains des Turcs. Quant aux rescapés, n’ayant pu
sauver que leur peau, ils sont répandus dans les environs de Zakho, dénués de
tout, mourant de faim, de froid, sans logement, sans habits, sans vivres, par
cette terrible cherté pour ne pas dire famine, chez nous. Car, je dois vous
déclarer que notre moisson de la plaine a été presque nulle cette année
présente, les récoltes ayant été dévorées par la sauterelle, en sorte que nous
autres gens de la plaine, nous ne pouvons rien faire en faveur de ces pauvres affamés.
Les Anglais et le gouvernement irakien ont pourvu jusqu’ici à leurs plus
pressants besoins. Mais que peut faire le gouvernement seul en faveur des
milliers de sinistrés auxquels tout manque. Notre Gouvernement lui-même est,
cette année-ci, dans une grande gêne, car il n’y a pas eu de moissons dans
toute la contrée de Mossoul, le grenier de l’Etat. La sauterelle a tout dévoré
et les revenus du gouvernement sont presque nuls pour l’année présente. La
cherté bat déjà son plein et nous sommes en proie à de grandes appréhensions. Ces
milliers de rescapés sont donc condamnés à périr de faim et de misère. On
compté à présent jusqu’à quatre mille évadés, car plus de la moitié des
déportés a pu échapper à leurs gardiens en cours de route et regagner notre
territoire irakien.
Quant à ceux qui sont demeurés entre les mains des envahisseurs, la
plupart des femmes et des enfants, leur condition est simplement lamentable,
d’après ce que disent les évadés. C’est l’un d’eux qui va nous le
raconter : « Après avoir réuni les gens de tous nos villages, et
avoir mêlé tous les déportés, le commandement turc nous confia à une escorte
composée, je crois, des pires hommes de la terre. En tout cas, je ne puis pas
m’imaginer qu’il y ait des gens plus féroces, plus inhumains, plus brutes que
nos gardiens. Ils nous firent tous marcher toute la première journée, même les
vieillards de 70 ans, même les enfants de cinq ans. Je ne puis penser à ces
gosses leur souvenir me fend les entrailles.
À les voir marcher pendant dix
heures, dans ces montagnes escarpées, poussés, bousculés, lancés ou traînés par
terre par les barbares, je détournais simplement les yeux, ne pouvant supporter
cette vue atroce. Mais que faire de mes oreilles, où les mettre pour ne pas
entendre les pleurs de ces enfants ! Leurs cris, leurs sanglots, leurs
gazouillements plaintifs me déchiraient l’âme, je le jure. Et toute cette
marche pénible sans rien manger, ni boire, battus, fouettés par les Turcs. A la
première étape, le soir nous fîmes halte. Nos gardiens nous entassèrent les uns
sur les autres, firent le cercle autour de nous en plein air et convoquèrent
les habitants musulmans du village devant lequel nous nous arrêtâmes. Ils les
conviaient à une foire humaine. Quand les villageois musulmans furent
assemblés, nos gardiens nous rangèrent, nous exposèrent, nous étalant, vraie
marchandise, devant les acheteurs. D’abord les enfants, jolis, et les femmes
furent vendus à un bon prix, et les prix allèrent toujours en baissant à mesure
que les villageois en avaient assez à acheter. À la fin, on vendit des enfants
à un méjidié (5 francs).
D’autres furent vendus pour un habit, d’autres pour
une corbeille de raisin, ou pour une poule. Dans ce marché humain, il y eut des
scènes inénarrables. On vendait l’enfant et on laissait la mère pour l’emmener
le lendemain en exil, et la pauvre maman de se vautrer dans la poussière, de
s’arracher les cheveux demandant son enfant qu’on emportait, courant après lui,
l’appelant par son nom ; et l’enfant de se tordre et d’éclater en pleurs
entre les griffes des barbares. Mais les forcenés avaient bientôt raison de
l’un et de l’autre ; à, coups de pieds de bâtons, ou de crosses de fusils,
ils faisaient taire l’enfant et rejetaient la mère en arrière. À l’autre bout
de la file, scène non moins atroce, le mari était brutalement séparé de sa
femme, celle-ci vendue à un Kurde du village et le mari laissé en réserve pour
l’exil. Dieu m’épargna la vue d’autres horreurs. Cette nuit-là même, je réussis
à tromper la vigilance des farouches gardiens et parvins à m’évader, mais ce
dont j’ai été témoin durant 24 heures, suffira à me blanchir les cheveux en
quelques semaines.
Un autre captif qui s’est évadé le cinquième jour de la déportation va
compléter le récit des atrocités commises par les Turcs sur les malheureux
déportés : « Nous marchions depuis cinq jours ; mais comment
allions-nous, comment avions nous pu fournir ces cinq mortelles étapes. Je ne
pourrais vous le dire. Tout ce que je sais, c’est que le tiers de nos gens succombèrent
et jonchèrent la route de leurs cadavres. C’est que nous allions toujours à
jeun. Les Turcs ne nous donnaient absolument rien à manger. Le soir, arrivés au
bout de l’étape de la journée, devant un village musulman, nos gardiens, après
nous avoir exposés aux acheteurs et s’être gorgés du prix de quelques jeunes
enfants ou jeunes femmes, permettaient au reste d’entre nous, pour un quart
d’heure, d’aller mendier quelques parcelles de pain ; mais le plus souvent
les fanatiques villageois nous repoussaient avec horreur, ou même nous
couvraient d’insultes et de coups. Au terme du quart d’heure, on nous
rassemblait pour passer la nuit en plein air dans une région où soufflait un
vent glacial. Aucun de nous ne pouvait fermer l’œil, on entendait seulement les
gémissements et la plainte des captifs des fatigues de la journée et du froid
de la nuit. Le lendemain dés l’aube, nous nous mettions en marche.
À vrai dire,
la plupart de nos gens rampaient ou se traînaient plutôt qu’ils ne
marchaient ; et ils n’en pouvaient plus. C’est que surpris par
l’enlèvement, la moitié des déportés étaient sans coiffure et sans
chaussures ; et alors la tête bourdonnait sous le souffle de la brise glacée
tandis que les pieds ressemblaient plutôt à des meules, tellement ils étaient
gonflés à force de sauter sur les cailloux de la route. Et il fallait
toujours marcher et à jeun. Nos gardiens ne donnaient parfois à manger qu’à
quelques jeunes femmes sur lesquelles bientôt ils se livraient à des infamies
que je ne peux nommer. En même temps que la faim, la soif de son côté nous
torturait atrocement. Nos entrailles étaient desséchées par les privations, les
fatigues, l’angoisse ; nous étions altérés à un degré indicible.
Or les Turcs
ne nous donnaient jamais le loisir de boire à satiété. Parfois même sur le
point d’atteindre un ruisseau ou une source, ces barbares nous faisaient
prendre brusquement un autre chemin et nous poussaient dans une direction où
nous ne devions point rencontrer d’eau. Pressés par la faim et la soif nous
nous accrochions aux arbres de la route pour en détacher quelques feuilles et
les dévorer en guise de nourriture et de boisson. D’autres fois, nous nous
attaquions aux plantes sauvages, aux herbes des champs pour apaiser les besoins
qui nous avaient rendus pour ainsi dire fous. En fait, plusieurs d’entre nous
avaient perdu la tête et divaguaient comme dans une maladie, sous le coup de ce
qu’ils souffraient.
Le long du chemin traînaient des gens plutôt morts que
vivants ; mais malheur à qui s’attardait et restait en arrière ! Il
était impitoyablement massacré par les gardiens. Ainsi donc, on agonisait, on
mourait en marchant ou plutôt en courant. Du reste, pour ma part, je ne crois
pas qu’aucun de nos gens que j’ai vus au dernier moment puisse survivre à ces
fatigues, et ne revoir jamais le foyer paternel. »
Tels sont, mon cher abbé, les récits des évadés et tous se ressemblent
et se confirment en même temps qu’ils se complètent. Pour tous ces éprouvés, je
ne puis que vous conjurer de prier beaucoup, et de faire connaître leur
malheur, et leur situation critique, là-bas, en Europe, si vous le pouvez. Au
revoir, portez-vous bien !
Il est frappant que le récit de
nos déportés assyro-chaldéens de septembre 1925 concorde entièrement avec celui
des déportés arméniens de l’année 1926.[1] En
consultant les notes personnelles que
j’ai de cette grande déportation arménienne, notes et témoignages que j’avais
recueillis de la bouche même des déportés, je trouve les mêmes atrocités, les
mêmes infamies. J’aurais pu ajouter de mes notes d’autres abominations,
d’autres détails, douloureux à ceux rapportés par nos évadés
assyro-chaldéens dont le récit est plutôt
succinct, mais réflexion faite, j’ai préféré me contenter de la relation des
victimes elles-mêmes dont la voix est assurément plus éloquente que tout ce que
je pourrai dire.
Un seul fait est à retenir, c’est qu’aucun des déportés qui
ont dépassé la sixième ou la septième étape ne survivra à ses souffrances,
comme l’affirme notre dernier narrateur, et ne reverra plus jamais le pays
natal. Or, c’est là précisément le but des Turcs, de supprimer les chrétiens
par des déportations qui font moins de bruit que les grands massacres. Sous
prétexte de mettre un terme aux intrigues, imaginaires, des chrétiens, les Turcs
en les transférant d’un lieu dans un autre se proposent simplement d’en finir,
de les exterminer ; et ils n’y réussissent hélas ! Que trop bien.
Les
anciens Ottomans ne connaissaient pas ces raffinements de cruauté fourbe. Ici,
c’est un remède en apparence benoît, mais souverainement efficace. Plus d’un
million d’Arméniens ont été déportés, durant la grande guerre, dans les plaines
de la Mésopotamie, où leurs crânes jonchent encore le terrain ; tous y ont
péri. Je me rappelle, à ce propos qu’un Arménien déporté d’Erzeroun me dit,
arrivant à Zakho, en l’année 1916 : père, nous sommes partis d’Erzeroun
seize mille captifs, voyez ce qui reste de nous. Or, en défilant sur le pont de
Zakho, on dénombra officiellement la caravane arménienne d’Erzeroun ; de
seize mille déportés, il ne restait que quatre cents malheureux, presque tous
mourants. Le lendemain, on les relança en marche pour Mossoul. J’étais présent.
Plus de vingt se jetèrent sur moi, me conjurant de les retenir, de ne pas les
laisser partir, me criant qu’ils étaient sûrs de succomber en route.
Mais en
ces jours-là, qui pouvait défendre ou abriter un Arménien ? C’était un
crime de lèse Etat. Ainsi les Arméniens furent supprimés. Aujourd’hui qu’il ne
reste plus d’Arméniens, les Turcs s’attaquent aux derniers représentant du
christianisme en ces parages là, aux Assyro-chaldéens. Déjà en l’été de l’an
passé1924, au même mois de septembre, plus de vingt mille Assyro-Chaldéens du
district de Tiaré, assaillis brusquement par de fortes troupes turques et ne
pouvant leur tenir tête, abandonnèrent leurs foyers et se sauvèrent vers
Mossoul où un grand nombre d’entre eux périt de privations dans les cavernes,
l’hiver dernier. C’en est fait, les Assyro-Chaldéens sont voués à la suppression
par les Néo Turcs. Et si les puissances d’Europe ne mettent pas en fin un terme
à ces abominations, à ces dépravations kémalistes, si, dis-je, les puissances
occidentales abandonnent les derniers survivants des glorieux Assyriens , à la
merci des farouches Touraniens, bientôt le monde apprendra qu’il n’en reste
plus un, et que le christianisme qui a fleuri en cette contrée fameuse plus de
deux mille ans, y a sombré en plein vingtième siècle , sous les coups des Turcs
exaltés !
Par l’abbé Paul BEDAR
Prêtre chaldéen de
Zakho
Paris, 20 novembre 1925
(Archives d' Ephrem Isa YOUSIF)
[1] Il s’agit probablement de
l’année 1916.
Le 28 février 2011
Travail
Santé
Enseignement
Paris .
*****
Au Sénat,
Le samedi 26 février 2011, s’est
tenue au Sénat, à Paris, une conférence sur la situation et le sort des
chrétiens de l’Irak. Les intervenants étaient l’évêque d’Amadia, Rabban al Kas,
l’évêque de Mossoul Emile Nona, le père
dominicain Nejib Mikael et Ephrem-Isa Yousif.
De nombreuses personnalités
françaises étaient présentes, des Kurdes, des Arabes, et aussi des
représentants des Affaires étrangères de France. Après la conférence, nous avons demandé un
entretien avec des responsables au Quai d’Orsay, et un rendez-vous a été fixé.
Monseigneur Rabban, le père Nejib et Ephrem-Isa Yousif se sont rendus au
rendez-vous et ont discuté pendant deux heures avec trois responsables du Ministère.
A la fin de l’entretien, l’un des responsables m’a demandé de présenter des
propositions pour d’éventuelles aides aux chrétiens de Mésopotamie. Et voici
ces propositions.
Propositions
La situation des chrétiens de l’Irak est
tragique depuis 2003. La persécution, le kidnapping, l’assassinat touchent
l’ensemble des chrétiens de Mossoul, de Bagdad et de Bassora. Une vraie
épuration religieuse a vu le jour. C’est pourquoi plus de 250 000 chrétiens ont
dû quitter le pays vers la Syrie, la Jordanie, la Turquie, l’Occident. Environ
150 000 personnes sont montées au Kurdistan autonome.
Il faut aider à vivre dignement ceux
qui se sont déplacés vers le Kurdistan
autonome, s’occuper du logement, du
travail et de la scolarisation de leurs enfants. Il convient de les soutenir,
de les stabiliser pour qu’ils n’émigrent pas. Que le pays ne soit pas vide de
toute présence chrétienne.
Voici quelques propositions :
Travail
1)
Accorder des micro-crédits à des
personnes qui ont un projet, afin de créer une entreprise, un commerce, une
petite affaire.
2)
Développer la culture des légumes
et primeurs sous des serres ou des bâches, dans ces villes et villages, comme
en Espagne.
3)
Créer de petites unités pour
fabriquer des fromages, du beurre, de la crème.
4)
Dans tous les villages du nord, où
il y a beaucoup de fruits, créer de petites entreprises pour faire du jus de
pomme, de raisin, des compotes, des confitures.
5)
Planter des vignes et fabriquer du
vin de qualité, au nord.
6) Augmenter les troupeaux de brebis ou de vaches pour pouvoir
vivre de cet élevage. Ceux qui ont quelques bêtes, n’arrivent pas à vivre de
leur travail.
Santé
7) Dans le domaine de la santé, créer des centres médicaux, des
dispensaires dans les grands villages assyro-chaldéen-syriaques.
8) Il y a un projet de créer un hôpital à Ainkawa, il faudrait l’aider à se réaliser
matériellement et humainement sans trop tarder.
Enseignement
9) Scolariser les enfants des personnes venues des villes arabes,
Bagdad, Bassora, Mossoul, leur enseigner la langue kurde, le syriaque. Qu’ils
puissent aussi avoir des professeurs en langue arabe.
10) Soutenir le projet de « l’université
Adiabène, » proposé par les
Assyro-chaldéen-syriaques de la région, qui sera parrainé par le diocèse
d’Erbil et par l’université catholique de Kaslik, au Liban.
Puisse une partie de ces projets voir le jour,
pour que ces chrétiens de Mésopotamie, si anciens dans leur pays, vivent sur
leurs terres et s’épanouissent.
Ephrem-Isa YOUSIF