I - Manuscrits syriaques
La première collection, quelque peu importante, de manuscrits syriaques réunis en Occident fut celle de Colbert, ministre de Louis XIV. Des représentants furent alors envoyés en Orient, comme le père Vansleb en 1671, pour acheter des manuscrits. À la mort du célèbre ministre en 1683, la collection comprenait 112 volumes.
La collection de Colbert fut acquise en 1732 par la Bibliothèque Royale, devenue aujourd'hui la Bibliothèque Nationale. Lors de la publication de son catalogue, en 1874, celle-ci possédait 174 volumes syriaques. De nouvelles acquisitions ont ensuite porté ce nombre à 288. En 1911, grâce à des copies, à des achats divers, le nombre des manuscrits s’élevait à 355 volumes. Il n’a cessé d’augmenter, il est aujourd’hui de 436 volumes, grâce à des achats, des legs. Ces textes proviennent de communautés religieuses de l’Orient Chrétien, melkite, maronite, syriaque orthodoxe et syriaque orientale, et même de l’Inde. De nombreux documents sont à caractère religieux, mais il y a aussi des dictionnaires, des grammaires, des ouvrages de philosophie et de science.
Les plus anciens manuscrits sont rédigés en estrangela. D’autres sont écrits en caractères syriaques, mais en langue arabe, le garshouni.
Bible. Ancien Testament et quelques feuillets du Nouveau Testament. Mésopotamie, VIe-VIIIe siècles. Parchemin.BNF, Manuscrits orientaux (Syriaque 341) |
Un manuscrit syriaque 341, Paris BN, orné de belles enluminures, est d’un grand intérêt car il a été utilisé par l’Université de Leyde pour l’édition de la Peshitta. Il daterait selon les spécialistes d’iconographie du VIème siècle.
Remarquable est aussi le manuscrit 332, Collection des Synodes nestoriens, traduit et édité par J.B. Chabot en 1902 à Paris.
Le manuscrit 62 comprend la Didascalie des apôtres et la Doctrine d’Addaï.
II- Les pionniers
I) La langue syriaque classique
Rapidement des savants, des orientalistes français s’intéressèrent au riche patrimoine syriaque et se mirent à l’étudier et à le promouvoir.
Quatremère (1782-1857)
Etienne Quatremère fut incontestablement le plus savant orientaliste de sa génération. Le premier en France il comprit et signala l'importance des littératures araméennes pour la connaissance de la civilisation orientale. Son Mémoire sur les Nabatéens publié en 1835 dans le Journal Asiatique, est un modèle de critique et d'érudition. Le projet de dictionnaire syriaque qu'il avait mûri et préparé par un immense travail, en dépouillant de nombreux manuscrits et textes imprimés répondait dans sa pensée à la nécessité de faciliter l'étude de cette langue "qui mérite à coup sûr, disait-il, et d'une manière particulière, l'attention des amateurs de la littérature orientale".
Payne Smith.
Il a réalisé le projet de dictionnaire syriaque, le Thésaurus syriacus, et a voulu rendre hommage à son devancier Etienne Quatremère, en utilisant ses fiches et en inscrivant son nom au frontispice de cette magistrale publication, fruit de trente-six années d'un labeur assidu.
P.J. Brun.
Son Dictionarium syriaco-latinum, publié en 1895, est un abrégé pratique du Thésaurus, qui rend les plus grands services aux débutants, munis aujourd'hui d'instruments de travail qui ont fait défaut à leurs aînés.
Ernest Renan (1823-1892), qui connaissait le syriaque, fut un des premiers à exploiter les richesses des manuscrits syriaques du British Muséum. Il en signalait l’importance dans sa lettre à M. Reinaud. Renan complétait alors ses recherches sur la philosophie d'Averroès. L'examen des manuscrits lui révéla que toute la philosophie arabe procédait des oeuvres d'Aristote par l'intermédiaire des Syriaques, et il développa cette idée dans sa thèse De Philosophia peripathética apud Syros . Il eut le mérite de mettre en évidence l'importance des traductions syriaques d'oeuvres grecques pour l'histoire des sciences.
L’abbé Paulin Martin. (1840-1890).
Un homme tout dévoué aux études syriaques fut l'abbé Paulin Martin. Sa persévérance était méritoire. Le Journal Asiatique lui ouvrit ses pages ; il y publia plusieurs travaux : Jacques d'Edesse et les voyelles syriennes ; La Massore chez les Syriens (1869) ; Essai sur les deux principaux dialectes araméens (1872), Histoire de la Ponctuation (1875), l'Hexaméron de Jacques d'Édesse (1888). L’abbé Paulin Martin présenta, par manque de moyens, à une collection étrangère sa Chronique de Josué le Stylite (Leipzig, 1876) et sa Métrique chez les Syriens (ibid., 1879). Il fut réduit à autographier la Lettre de Jacques d'Édesse sur l'orthographe (1869) et l'importante édition des Oeuvres grammaticales de Barhébraéus (1872).
Les orientalistes ne rencontrent plus pareille difficulté. La Patrologia Orientalis et surtout le Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, publié par les Universités de Washington et de Louvain, leur offrent l'assurance de ne pas préparer en vain leurs publications. Depuis 1903 le C.S.C.O. a fait paraître de nombreux volumes de textes ou de traductions syriaques, des centaines d’essais, des études, des dissertations.
Paul-Rubens Duval (1839-1911)
De tous les orientalistes français, Paul-Rubens Duval est celui qui a le plus contribué au développement des études araméennes syriaques. Il fut le collaborateur infatigable du Journal Asiatique dont il était devenu membre depuis 1879, puis bibliothécaire et secrétaire adjoint, gérant, et vice président en 1908. Il laissa de nombreux travaux. Il écrivit une vingtaine d'articles et une centaine de notices bibliographiques. Ses éditions de textes : Testament de Saint Ephrem, Épitres d'Ishoyahb III, Homéliae cathédrales de Sévère d'Antioche, 1908, Alchimie Syriaque, son Traité de Grammaire Syriaque, 1881, ses Traités d’alchimie syriaque, 1893, et sa Littérature syriaque, 1899 témoignent de son activité laborieuse.
Parmi ses autres travaux, signalons son Histoire politique, religieuse et littéraire d’Édesse jusqu’à la première croisade, 1892 et surtout son édition du Lexicon syriacum auctore hassano Bar Bahloul 1888-1900.
Rappelons toutefois que sa Littérature syriaque a connu trois éditions en sept ans : preuve évidente du progrès que ces études avaient réalisé en France ; études qui obtinrent alors, à juste titre, une place dans l'enseignement officiel. Une chaire de Langues et littératures araméennes fut créée au Collège de France en 1895, et occupée avec distinction par Duval jusqu'en 1907.
René Léger Graffin (1858-1941)
Un autre maître éminent, Graffin, vit le jour à Ste-Radegonde-en-Touraine (Indre et Loire.). Il alla étudier au séminaire français de Rome. Ordonné prêtre en 1884, il fut reçu docteur en théologie l’année suivante. Il se rendit à l’université d’Innsbrück pour étudier les langues orientales. Revenu à Paris, il fut chargé en 1886 du cours de syriaque à l’Institut catholique, puis il y enseigna l’hébreu en 1893. En 1926, il réorganisa la section des Langues orientales.
Nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1897, directeur de la Revue de l’Orient chrétien. Il est connu pour avoir fait paraître de 1894 à 1927 la Patrologia Syriaca (3 vol.) et à partir de 1903, la Patrologia Orientalis (25 vol.), collection de textes orientaux ayant trait à la littérature chrétienne.
Son neveu François Graffin suivit ses traces et publia plusieurs ouvrages et articles sur la culture syriaque.
Jean-Baptiste Chabot (1860- 1949)
Il naquit à Vouvray (Indre et Loire) le 16 février 1860, d’une famille de vignerons. Il fit ses études au séminaire de Tours, apprit le grec. Ordonné prêtre en 1885, il partit en 1887 pour l’Université de Louvain, en Belgique, où il termina ses études. Il reçut en 1992 le titre de docteur et maître en théologie pour son étude sur Isaac de Ninive.
Chabot revint à Paris, étudia le syriaque à l’École des Hautes-Études. Il assura à plusieurs reprises, à la demande de Rubens Duval, la suppléance de la chaire de langue et de littérature araméenne au Collège de France. Il prépara, sous la direction du vieux maître, la publication de la Chronique de Denys de Tell Mahré, et fut nommé élève diplômé de l’École des Hautes-Études. Il collabora assidûment au Journal asiatique, à la Revue archéologique.
Chabot voyagea en Palestine. Il fut envoyé en mission en Orient, et fit une découverte capitale dans l’église syriaque-orthodoxe d’Urfa (Édesse) : la Chronique de Michel le Syrien, texte du XIIème siècle. Il le publia en 1899-1904 puis le traduisit en français.
Chabot travailla pendant plus d’un demi-siècle à son œuvre scientifique. En plus de la Chronique de Michel le Syrien, il laissa de nombreux ouvrages, comme l’Histoire de Mar Yabalaha III et du moine Rabban Çauma, le Synodicon orientale de l’Église de l’Orient, la Littérature syriaque, les Langues et littératures araméennes, l’Hexaméron de Jacques d’Édesse, la Légende de Mar Bassus.
Chabot mourut à l’âge avancé de 89 ans. Il avait rendu un service immense à la culture syriaque, en mettant à la disposition du public français les grands textes de ce peuple.
François-Nicolas Nau (1864-1931)
François-Nicolas Nau, mathématicien, grand orientaliste, syriacisant, vit le jour à Thil (Moselle), le 13 mai 1864, il était l'aîné d’une famille de cinq enfants. Après avoir fréquenté l'école primaire de Longwy jusqu'en 1878, il entra au petit séminaire Notre-Dame des Champs à Paris, puis au Grand Séminaire de Saint-Sulpice en 1882. Il obtint son baccalauréat de Théologie de Droit canon. Le 17 décembre 1887, il fut ordonné prêtre du diocèse de Paris.
F.N. Nau étudia ensuite les mathématiques et les Sciences Naturelles, puis, à partir de 1889 le syriaque. En 1895 il obtint le diplôme de l'École des Hautes-Études de Paris en publiant (texte syriaque et traduction française) un traité d'astronomie de Bar Hebraeus (1279).En 1897 il fut élevé au rang de Docteur-ès-sciences.
En 1899 il fonda avec René Graffin (1858-1941) la collection "Patrologia Orientalis", qui était destinée à compléter les Patrologies Grecques et Latines de Migne.
A compter de 1890, Nau enseigna pendant près de 40 ans les mathématiques et l'astronomie à l’Institut catholique de Paris.
En 1927 il obtint un enseignement du syriaque à l'École des Hautes-Études.
En 1928 il devint doyen de l'École des Sciences. Il publia de nombreux articles et ouvrages scientifiques, et des textes syriaques inédits. La liste de ses publications (Journal asiatique n°233) comprend plus de 250 ouvrages. En voici quelques uns :
-Une biographie inédite de Bardesane l'astrologue (154-222), tirée de l'Histoire de Michel le Grand, patriarche d'Antioche (1126-1199), 1897;
-Bardesane l'astrologue. Le Livre des lois des pays. Texte syriaque et traduction française, 1899.
-Le Livre de l'ascension de l'esprit sur la forme du ciel et de la terre. Cours d'astronomie rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfarag, dit Bar Hebraeus, Ire partie: Texte syriaque, 1899; II e partie: Traduction française, 1900 (BEHE 121);
-Recueil de monographies. I. Histoires d'Ahoudemmeh et de Marouta, métropolitains jacobites de Tagrit et de l'Orient (VIe et VIIe siècles), suivies du traité d'Ahoudemmeh sur l'homme. Textes syriaques inédits publiés, traduits et annotés, in: PO 3, 1905, 1-120; Lettres choisies de Jacques d'Édesse, publiées et traduites, 1906; Ancienne littérature canonique syriaque, fasc. II. Les canons et les résolutions canoniques de Rabboula, Jean de Tella, Cyriaque d'Amid, Jacques d'Édesse, Georges des Arabes, Cyriaque d'Antioche, Jean III, Théodose d'Antioche et des Perses, traduits pour la première fois en français, 1906;
-Documents pour l'étude de la Bible. Histoire et Sagesse d'Açikar l'Assyrien (fils d'Anaël, neveu de Tobie). Traduction des versions syriaques avec les principales différences des versions arabe, arménienne, grecque, néo-syriaque, slave et roumaine, 1909;
-Ancienne littérature canonique syriaque, fasc. I. La Didascalie des douze apôtres, traduite du syriaque pour la première fois. Deuxième édition revue et augmentée de la traduction de la Didachê des douze apôtres, de la Didascalie de l'apôtre Adaï et des empêchements de mariage (pseudo-) apostoliques, 1912 (1. Aufl. 1902);
-Documents pour servir à l'histoire de l'Église nestorienne. La première partie de l'Histoire de Barçadbešabba `Arbaïa. Texte syriaque édité et traduit, in: PO 23, 1932, 177-343.
2) Le Soureth (syriaque moderne)
Les Lazaristes
Les communautés qui parlaient le syriaque, au cours de leur histoire, donnèrent naissance à un nouveau dialecte, le soureth. Les Orientalistes français s’y intéressèrent. Les Missionnaires Lazaristes français d’Ourmiah publièrent en 1877 le Nouveau Testament en syriaque.
Il est à signaler que Rubens Duval avait publié en 1883 des notes sur le dialecte de Salmas (Perse) et en 1896 d’autres notes sur .les dialectes néo-araméens.
Les Dominicains
Les Dominicains français installés à Mossoul s’intéressèrent au soureth des chrétiens qui vivaient dans la plaine de Ninive et au nord du pays. Le plus connu fut le père Jacques Rhétoré (1841-1921 ).
Il était né en 1841 à la Charité Sur-Loire, son père était un modeste sabotier. Il entra au séminaire en 1859, devint dominicain, et rejoignit en 1874 la mission de Mossoul. Il fut rattaché au couvent de Mar Yaco, entre Dohuk et Alqoche. Là, il commença à étudier l’araméen et le soureth. Vers 1902, il s’installa à Achitha, gros village nestorien du Hakkâri, pour convertir les nestoriens. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, il fut pris en otage à Mossoul par les Turcs et déporté à Mardin où il assista au massacre des chrétiens. Il mourut à Mossoul le 12 mars 1921.
Le père Rhétoré avait appris facilement les langues orientales, l’araméen, le soureth, l’arménien, le turc. Il avait enseigné à l’École biblique de Jérusalem de 1893 à 1897. Il avait publié des ouvrages en soureth, chants populaires, textes religieux, poèmes, et le Livre des fables, inspiré de La Fontaine, paru en 1896...
Les cantiques qu’il avait composés sont encore chantés aujourd’hui. Son ouvrage capital reste sa Grammaire en soureth, publiée en 1912.
Toujours au sujet du soureth, en 2008, deux Français, Georges Bohas et Florence Hellot-Bellier, ont publié un livre, Les Assyriens du Hakkari au Khabour. L’ouvrage présente deux poèmes, un récit en soureth et un entretien avec Yosep Zaya de Tell Goran, relatant les événements tragiques qui frappèrent les chrétiens lors de la Première guerre mondiale.
Récemment, un manuel d’enseignement de la langue soureth a été publié par le professeur Bruno Poissat, qui enseigne aux Langues orientales Paris VIII.
III- Études et recherches sur les Syriaques
Des savants et des chercheurs, attirés par la richesse du christianisme syriaque, voulurent transmettre à l’Occident ce passé glorieux. Citons les plus connus :
Jérôme Labourt (1874-1957)
Il naquit à Paris, entra au séminaire de Saint-Sulpice, en 1890, et fut ordonné prêtre en 1897. Il obtint un doctorat de Théologie. Il fut nommé chanoine titulaire de Notre Dame de Paris en 1947. Jérôme Labourt laissa de nombreux travaux. Il publia à Paris en 1904 une thèse « Le Christianisme dans l’empire perse sous la dynastie sassanide (224-632) ». Ce fut le premier ouvrage écrit en français sur l’Église de l’Orient sous les Sassanides. En 1911, il publia Les odes de Salomon, une œuvre chrétienne de l’année 100-120., traduction en collaboration avec P. Battiffol et introduction historique.
Le cardinal Eugène Tisserant (1884-1972)
Il vint au monde à Nancy le 24 mars 1884. En 1900, il entra au séminaire de la ville. Puis il alla étudier à L’École biblique de Jérusalem, il apprit les langues orientales. En 1936, il fut nommé cardinal et devint responsable des Églises orientales. Il écrivit le grand article intitulé « L’Église nestorienne », 1931. Un autre article sur l’Église syro-malabare, et un article sur le patriarche Timothée Ier.
Dauvillier Jean (Début XXème siècle)
Il fut professeur de droit à Toulouse. Il écrivit un article pour faire connaître le droit de l’Église de l’Orient, le Droit Chaldéen, dans le Dictionnaire de droit canonique, 1942.
Il rédigea aussi un long article, Ebedjésus de Nisibe, 1944, qui sert encore de référence.
Il écrivit un autre article sur les provinces de l’église de l’Orient au Moyen-âge, sous le titre Les provinces chaldéennes de l’extérieur au Moyen- âge, 1948.
Jean Maurice Fiey (1914-1995)
Il naquit à Armentières. Il entra dans l’ordre des Dominicains et rapidement, fut envoyé en mission à Mossoul (Irak). Il y resta plus de 35 ans, employant son temps à étudier, à écrire et à publier sur le Christianisme de la Mésopotamie. Il eut le mérite de faire découvrir l’histoire, la culture, le patrimoine des Syriaques à tous les francophones. Ses ouvrages sont nombreux et de grande qualité. Citons les plus connus : Mossoul chrétienne, Beyrouth, 1959 ; Assyrie Chrétienne, 3 vol. Beyrouth, 1965 et 1968 ; Jalons pour une histoire de l’Église en Irak, Louvain, 1970 ; Chrétiens syriaques sous les Mongols, Louvain, 1975 ; Répertoire des diocèses syriaques orientaux et occidentaux, Beyrouth, 1993.
IV- Les lieux d’études en France
Quelques lieux en France accueillent enseignants et élèves désireux d’étudier la langue et le patrimoine syriaques.
Le collège de France, rue des Écoles, Paris, 75005.
Une chaire de Langues et littératures araméennes fut crée au Collège de France en 1895, et occupée avec distinction par Duval jusqu'en 1907.
La chaire, qui fut occupée par Javier Teixidor de 1996 à 2001, est aujourd'hui supprimée.
L'École Pratique des Hautes Études (EPHE), 45 rue des Écoles, Paris, 75005.
En 1927, François Nau obtint un enseignement du Syriaque à l'École Pratique des Hautes Études.
H. Hugonnard-Roche y enseigne aujourd’hui la littérature et la philosophie syriaques.
L’Institut catholique de Paris, École des langues orientales anciennes (ELOA), 21 rue d’Assas, 750006.
A compter de 1890, François-Nicolas Nau enseigna pendant près de 40 ans les mathématiques et l'astronomie à l’Institut catholique de Paris.
R. Graffin fut chargé en 1886 du cours de syriaque à l’Institut catholique, puis il y enseigna l’hébreu en 1893. En 1926, il réorganisa la section des Langues orientales.
Langues orientales Paris VIII, Asnières sur Seine, 92.
Le soureth y est enseigné depuis 2007 par le professeur Bruno Poissat.
La Société des études syriaques
Elle fut fondée au Collège de France en 2004. Elle compte 120 membres, orientalistes, spécialistes et sympathisants de la culture syriaque. Un colloque se tient chaque année sur un thème syriaque. Déjà quatre volumes ont été publiés : Les inscriptions syriaques, Les apocryphes syriaques, Les liturgies syriaques, Les Pères grecs dans la tradition syriaque.
V- Les chercheurs et spécialistes modernes et contemporains
On peut évaluer à près de 231 volumes les éditions de textes syriaques et traductions publiées jusqu'à ce jour dans le Corpus Sciptorum Christianorum Orientalium, collection qui démarra en 1903, et à plusieurs centaines le nombre des essais, des études, des dissertations auxquelles ces publications ont donné lieu.
À la fin du XIXème siècle et dans la première partie du XXème siècle, ce furent des hommes d’église qui découvrirent la branche syriaque de l’Église de l’Orient, avec sa langue, son patrimoine. Depuis lors, le zèle des érudits, plutôt laïcs, souvent enseignants ou financés par le CNRS, ne s'est point ralenti. Parmi eux, de nombreux Français. Voici leurs noms :
F. Briquel Chatonnet, F. Cassingena-Trévedy, D.Cerbelaud, S.Courtois, M. Debié, A. Desreumaux, R.Draguet, D.Gonnet, F. Hellot-Bellier, R. Hespel, H. Hugonnard-Roche, F. et C. Jullien, L. Lenoir, M.J. Pierre, Tardieu, J.Teixidor, R.M. Tonneau, G. Troupeau, I.M.Vosté et autres.
Des Français d’origine syriaque ont pris la relève : Joseph Yacoub et Joseph Alichoran. Quant à moi, Ephrem-Isa Yousif, depuis plus de 15 ans, j’ai essayé de mettre à la disposition du public francophone des écrits littéraires qui parlent de la culture syriaque.
Parfums d’enfance à Sanate, un village chrétien au Kurdistan, Mésopotamie, paradis des jours anciens, l’Épopée du Tigre et de l’Euphrate, Une chronique mésopotamienne.
J’ai publié aussi des ouvrages d’études : La Floraison des philosophes syriaques, Les Chroniqueurs syriaques, Les croisades racontées par les Syriaques, La vision de l’homme chez deux philosophes syriaques.
En France, comme l’on peut le remarquer, l’intérêt porté à la culture syriaque est de jour en jour plus fort et plus important. La présence depuis une trentaine d’années d’une communauté de Syriaques qui dépasse plusieurs milliers de personnes, appartenant à des communautés assyro-chaldéennes, syriaques et maronites a ajouté à cet intérêt.
Conférence présentée aux 4 IVème congres de la langue syriaque à Mardin en Turquie, octobre 2008.